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Les petits métiers disparus tout au moins chez nous.

 

 

L’estamaire

Le rétameur (en occitan estamaire) le notre était muet mais il se faisait comprendre par des signes et des sons. Il arrivait avec un charreton (se prononce carétoun) tirait par un chien et par lui-même, sa spécialité était de boucher les trous des brocs, des cruches, des casseroles et d’étamer les couverts, tout était à 5 francs (cette grosse pièce était en aluminium).

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Le rémouleur

IL arrivait avec un âne et aiguisait les couteaux et les ciseaux.

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Le bazar mercerie

Ambulant, passait dans les villages avec une charrette aménagée, au centre un petit banc d’où il pouvait conduire sa mule. Pour la nourrir il avait sa faucille et un sac, il ramassait de l’herbe au bord de la route (qui n’était pas polluée car il n y avait pas de voiture). Son surnom était petit Jésus car son grand-oncle était le Bedaux de la cathédrale de Nîmes "avec l’habit le chapeau à pompon et la grande hallebarde". Son commerce était tout ce qui touchait la mercerie.

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Le mercier avec sa carriole son cheval et sa trompette pour appeler les clientes.

Le vitrier passait dans le village, en criant le vitrier! Il remplaçait les vitres brisées, il avait un cadre sur le dos avec différentes dimensions de vitre.

Le forgeron

Maréchal ferrant, il venait une fois par semaine de Salinelles pour ferrer les chevaux et il forgeait ou aiguisait des outils.

Le chiffonnier(en occitan peiaro)

Sa spécialité était de ramasser les chiffons, les peaux de lièvres et de lapins, mais il chantait une mélopée en occitan (pel dé lébres pel dé lapins sial la car dedin  aco fait parin), en français: de chez nous, peau de lièvres, peau de  lapins,  s’il y a de la  chair dedans, cela ne fait rien. Suite à la disparition des lapins par la myxomatose, ils se sont reconvertis dans le trafic d’anis pour faire du pastis maison car la vente et la fabrication était prohibé,

"il fallait bien qu’on utilise l’alcool du privilège des bouilleurs de cru".

Le distillateur ambulant (Voir l'image ici)

Le distillateur ambulant, chaque exploitant avait droit à 1000 degrés d’alcool (Aig'arden = eau de vie en occitan) en principe pour soignées les bêtes. Il venait une fois par an, il installait son alambic au sud de la cave coopérative à l’abri du vent, du froid et il distillait pour les exploitants leurs onze litres d’alcool.

Le privilège des bouilleurs de cru  a été supprimé par Pierre Isaac Isidore Mendès France.

Les colporteurs et vente à domicile.  

Ils passaient dans les maisons, proposaient la vente des tissus et des vêtements de travail. Après la guerre dans les villages, il y avait bien des voitures  mais elles étaient sur cales car les allemands avaient pris les pneus, les batteries et l’essence était rare, une seule voiture avait droit à 10 litres (d’essence) par mois pour transporter les malades à l’hôpital. D’ou des colporteurs qui passaient dans les villages avec des valises ou des sacs, des échantillons de vêtements de travail ou des coupons de tissus. Ils prenaient commandes et la semaine d’après ils ramenaient les produits demandés. Les plus connues sont madame et monsieur Galibert de Gailhan, spécialiste du pantalon en peau de taupe (molesquine), Germain de Sommières ainsi que le boucher Fadas de Quissac, le charcutier Vezinet de Quissac aussi, l’épicier Elziére de Sommières, le jardinier dit "la suite" (prononcer la chuite) de Saturargues.

L’appariteur cantonnier; 

L’employé communal avait un tambour, il tambourinait jusqu'à ce que les gens sorte.

Il commençait sa publication par "avis à la population" et ensuite il débitait ce qu’il avait à dire et terminait par "qu’on se le dise", les enfants de la commune étaient fascinés par le tambour et ils reprenaient en cœur la publication et l’lorsque l’appariteur était malade, s’était un adolescent qui était chargé de la publication mais bien souvent le tambour revenait dans un triste état, percé ou crevé.

Le meunier

Jusqu’en 1958, le meunier des habitants de Lecques était Joseph Blondin du moulin bladier de Runel situé entre Lecques et Salinelles. Moulin authentique qui  fonctionnait par prise d’eau avec des meules en pierres mais suite à la crue de 1958 (qui a entièrement ruiné le moulin) il ne la jamais remis en service.

les habitants de la région faisait moudre de l’orge pour engraissé leurs cochons, de 1940 à 1960 le cochon a permis à de nombreuses familles de pouvoir se nourrir correctement. Quand le voisin ou un membre de la famille nous rendait visite, la première des choses on demandait des nouvelles de la famille et ensuite du cochon, on le mesuré et on évalué son poids.

Une anecdote sur cette époque:

Emile Chauvet et Jean Bez ont obtenus une adresse d’un naisseur de cochon sur Nîmes,

ils ont pris le train et sont revenus avec chacun dans un sac (en jute) de deux petits cochons.

Dans le train ils les avaient mis sous la banquette, "mon père,  quand il racontait cette histoire, cela le faisait beaucoup rire!".

La plupart des chevaux avaient été réquisitionnés, il ne restait que les chevaux de réforme, pratiquement toutes les nuits on entendait quelqu’un promener son cheval (parce qu'il avait des coliques et qu'il fallait éviter qu’il se couche à cause de sa vieillesse et de sa nourriture). D’où la nécessité de compenser se manque de traction. Monsieur Chaffuel habitant de Lecques boucher en même temps, faisait le maquignon d’ovins et de bovins, fait venir de la Lozère un lot de bœufs, mais il n y a pas de transport, ils coupent le trajet en deux, les vendeurs les mènes à pieds jusqu'à Montardier où les gens de Lecques montent avec le train pour les redescendre à pieds jusqu'à Lecques, le grand soucis de mon père était l’état de santé du père Chaffuel qui était un petit bonhomme âgé tout voûté qui bronchait à tous les cailloux, malgré cela l’expédition est arrivée à bon port.

Le saigneur :

Pendant la guerre, dans toutes les maisons ont tués deux cochons dans l'année (d’où une spécialité d’une personne qui saignait le cochon "le saigneur"). On le découpait et on le charcutait. Mais il fallait le faire discrètement, car le ravitaillement devait en prendre la moitié pour ses occupants, pas pour les Français.

Quelques jours avant ils y avaient certains préparatifs

On commencé par aller ramasser des herbes sauvages pour élaborer une purée d’herbe(bourbouillade en occitan) pour la préparation du boudin,  roséla  prononcer rouselles (en Français le coquelicot) pissenlit,  terre-grèpe, Saint –Joseph, et on y incorporait un quart d’épinard et de la mie de pain, ensuite on ramasser du thym  ( chez nous « potte » en occitan  « farigoule ») que l’on faisait sécher dans le four du fourneau et qu’on réduisait en poudre pour parfumer le boudin,  ensuite il fallait faire une grosse charrette de genet épineux (en occitan  « l’argeallas ») qui donne une flamme ardente pour faire bouillir le chaudron (en occitan le « peirrol »)  cette eau chaude servait à racler pour  enlever les poils du cochon (en occitan « uscler »)  et cuire le boudin .

Futurs Jambons

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Panoplie du saigneur,

les racloirs sont faits à partie de vieille faux

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Les gamattes servaient à échauder les cochons

La coutume voulait que lorsque le boudin était terminé on faisait des présents aux personnes qui avaient aidées à le charcuter, aux amis et voisins, puis réciproquement lorsqu’ils tuaient le leur ils faisaient de mêmes. Le présent consistait à deux morceaux de boudins, deux morceaux de longe des gratons pour la cuisson,  le tout  par personne de la famille.  Cela  permettait de ne pas manger du boudin à tous les repas pendant une semaine. Avec la réciprocité cela  permettait d’étaler la consommation sur plusieurs semaines.

L’Os du jambon.

Lorsque le jambon était achevé, bien raclé, il ne restait qu’un morceau de jambe qui n’était qu’un os avec de la couenne et des nerfs secs, il était bon pour assaisonner la soupe de choux avec des pommes de terres, mais il y avait certaines précautions à prendre car elle aurait été trop salé et aurait donné trop de goût de rance (à la soupe), d’où on l’attaché à une ficelle pour pouvoir le retirer au bout d’un certain temps, ensuite on le passait à la voisine qui faisait la même opération en le laissant un peu plus, cette opération se renouvelée au moins quatre à cinq fois.

Le courtier.

Il était chargé par le négociant en vin de faire des lots de vins en volumes, en degrés et intensités colorante avec du gouleyant et du fruitée, mais à l’époque il y avait une multitude de producteurs, il passait dans chaque maison pour prendre des échantillons, faire ses assemblages, le présenter au négociant qui le validait ou le refusait, d’où il recommençait son assemblage pour arriver à ce que le client voulait, ensuite le négociant lui donnait une fourchette de prix, et les négociations reprenaient avec les producteurs pour parvenir a un accord, cela avant la cave coopérative. Avec la coopérative cela a simplifié les choses, les lots étaient plus importants et homogènes, et avec la vente en commun, ça a facilité le travail du courtier.

La seconde mission du courtier était les yeux et les oreilles du négocient pour évaluer la récolte en volume et qualité.

Les  prestations.

Jusqu’à l’année 1950, les taxes sur le foncier non bâti n’existaient pas, elle était remplaçait par des prestations qui consistait à un nombre d’heures de travail pour la commune calculaient en fonction des surfaces cultivées. Les prestations de la commune de Lecques consistaient à des voyages de graviers pour entretenir les chemins. Mais, il y avait tellement de triche, c’était à celui qui apporterait les plus petits voyages de graviers. Dans les années 1950 les prestations on été supprimées et remplacées par la taxe du foncier non bâti, ce qui est plus juste.

Les grappilleurs.

Le grappillage était un droit d’usage depuis le moyen âge, avec certaines règles à savoir :

que la récolte soit entièrement levée sur la commune, qu'on ne pouvait grappiller qu’avec un seul véhicule à bras, soit une brouette ou un charreton.

Ils avaient le droit de faire une déclaration de récolte afin d'obtenir le droit "au privilège des bouilleurs de crus".

Mais ce que j’ai connu, ne respectaient pas trop cette réglementation. Les gens qui grappillaient étaient surtout de Sommières, tout de suite après la guerre, ils venaient en vélo avec une remorque attelée. Par  la suite cela a dégénéré avec les voitures.

Dans les années 1970, il y avait des bandes organisées qui systématiquement passaient sur toutes les communes pour revendre leurs produits de ramassage à un vinificateur installait sur Aimargues (qui produisait jusqu'à 5000 hectos). Un soir à la tombée de la nuit "colère et mobilisation générale des viticulteurs" pour faire une descente chez cet individu.  

Depuis la vendange mécanique il n’y a plus de grappillage.

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